Musique et danse
NOTE D'INTENTION
LADA est un duo, un duo mêlant son et geste, mêlant un danseur et un musicien. Du moins sont- ils définis a priori ainsi, car à l’endroit où se joue l’événement spectaculaire, ni l’un ni l’autre ne restent figés dans leurs rôles.
Le geste du musicien est un geste de danse, un geste occupant l’espace tout entier qui ne se cantonne pas à l’endroit où se fabrique le son ; le geste du danseur mêle théâtre absurde et micro- narrations qui pourraient se définir comme des historiettes venant de nulle part et s’évaporant dans la danse.
La manière d’inventer de LADA est hybride. Elle utilise l’improvisation, la situation théâtrale spontanée, l’abstraction, la sérendipité ou l’accident créatif, la réaction au son ou au geste, mais également le corps gymnaste, le corps circassien, le geste du musicien, l’impression physique du volume sonore, l’utilisation des objets de l’espace occupé, une certaine incongruité.
Le son de la musique a proprement parler se résume à l’exploitation du saxophone baryton sous toutes ses formes amplifiées et modifiées. C’est ici un instrument prenant souvent l’importance physique d’un troisième participant.
La musique ne renie ni le rythme ni l’improvisation libre, ni les paysages sonores ni l’utilisation alternative des sons propres au saxophone, mais elle le fait toujours avec un grand volontarisme et une puissance sonore d’amplification assumée. La source sonore est à l’endroit ou se passe l’événement, posée « comme ça ».
D’une certaine manière on pourrait parler de sauvagerie créative, de frénésie d’occupation du lieu et du temps, car le moment est de suite exacerbé et sur le fil du rasoir.
Nous voulons bousculer le geste en le jetant partout, tester vigoureusement l’envers de l’endroit comme nourriture et comme contrainte à la danse, c’est lui ce lieu qui va nous faire inventer. Nous cherchons l’organique, nous cherchons une danse directe, sans intention construite et en auto- combustion.
Nous poursuivons dans ce projet le geste du déséquilibre. Lié au musicien et au danseur bien sur, mais aussi au lieu, au public, à l’instant et à sa vibration. Cette danse fait avec, elle fait dedans, elle ne s’impose pas contre mais s’embrase brutalement partout ou elle le peut.
C’est une sorte de punk abstrait, l’essai d’une sincérité par le tranchant, par le débordement, par le corps et le moment poussés dans tous les domaines de temps, de résistance, et de volume.

Équipe de création
Laurent Diwo et Antoine Arlot

DOSSIER
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